Montrouge : il révolutionne les petits voiliers en bois de votre enfance>Île-de-France & Oise>Hauts-de-Seine|Anthony Lieures|02 février 2018, 20h36|0
Amoureux de ces jouets très appréciés des bassins de la capitale, Thierry Lamoure a conçu un nouveau modèle de bateaux, légers et rapides, qui s’inspirent des monocoques de grands navigateurs, comme Eric Tabarly.
Comme de grands enfants, les touristes suivent, l’œil amusé, le petit voilier en bois parcourant à toute vitesse le bassin du jardin du Luxembourg, à Paris (VIe). Ce mardi, beaucoup sortent leurs appareils photos, et pour cause : le jouet qu’ils regardent n’est pas tout à fait comme les autres…
Son modèle est signé Thierry Lamoure, un artisan installé à Montrouge et qui a lancé, en janvier, un nouveau prototype de voiliers en bois, en s’inspirant de toutes les innovations de l’architecture navale, ces dernières décennies. Réalisant un rêve de gosse. « J’étais à peine debout que je prenais un bout de bois, je le mettais dans l’eau et j’en faisais un bateau », sourit cet ancien chef d’entreprise, âgé de 60 ans.
Légers, élancés, la vitesse de ces voiliers impressionne, et leur allure penchée au vent ressemblerait à s’y méprendre à celle des champions disputant des courses au large, comme le Vendée Globe. Et c’est là l’objectif de Thierry Lamoure : amuser les enfants, tout en les initiant aux principes de la navigation.
Une coque ultralégère, des voiles en forme d’aile d’avion
Son projet a mûri ces derniers mois. « L’architecture navale a fait des progrès extraordinaires grâce, notamment, à Eric Tabarly (NDLR : le navigateur, vainqueur de très nombreuses courses), qui cherchait par tous les moyens à aller plus vite, explique-t-il. Et derrière lui, tout le monde a innové. »
Tout le monde… Sauf les petits voiliers en bois, restés fidèles à leur modèle créé par le fabricant Tirot, le seul, jusqu’ici, installé sur ce marché. Thierry Lamoure a, lui, travaillé des mois pour créer ce prototype avec une coque ultralégère, en balsa, et des voiles en forme d’aile d’avion.
(LP/A.L.)
En dehors de la société Tirot, qui fabrique plusieurs milliers de jouets chaque année, Thierry Lamoure est le premier en France à se lancer dans cette aventure. Sa marque « Albas » est née en janvier, et l’artisan travaille tout seul dans son atelier de Montrouge : « Si je bosse comme un acharné, jour et nuit, je peux en sortir deux ou trois en une semaine. » Visant modestement les 200 à 300 voiliers par an, lorsque Tirot peut en fabriquer plusieurs milliers.
Les tarifs oscillent, selon le modèle, la taille et le degré de personnalisation, entre 80 et 250 €. Président de la fédération française de modélisme naval, Jean-Pierre Billet s’intéresse de près à ce projet : « C’est intéressant car ces petits voiliers ont pour ambition d’aller très vite, mais grâce à des méthodes naturelles, en travaillant sur les formes et avec des composites modernes », explique-t-il.
Le 23 mars, Thierry Lamoure tiendra une conférence sur l’adaptation des progrès de l’architecture navale aux voiliers de bassin, en faveur de l’AAMA, l’association des amis du musée de la Marine, à la mairie du XVIe arrondissement de Paris.
